Alexandra Roudière – Égrener et caresser le vivant
2024
Le Parti Poétique accueille en 2024 l’artiste Alexandra Roudièrepour son projet de résidence Égrener et Caresser le Vivant, dans le cadre du programme Ecole du Bien Manger.
Ce projet de cosmologie comestible vise à rendre hommage aux génies de la Terre et aux gestes rituels qui nous lient à cette dernière. Il se décline en trois axes de travail évolutifs, visant à appréhender le monde des grains.
A terme, ce travail se veut aboutir à une lectio divina écoféministe et comestible.
- D’abord, un premier axe intitulé Observations et réception du vivant vise à observer les cycles naturels, explorer le monde des grains et les techniques traditionnelles d’égrenage. Il s’agit de développer une conscience profonde du sol, et des génies qui l’habitent.
- La seconde étape, Performances et Pratiques Ecofeministes comestibles constitue un croisement entre art, cuisine et écologie féministe. Les pratiques établies et collectées lors de la première phase de ce travail deviennent des gestes rituels, des mouvements totémiques célébrant les grains. Il s’agit d’une réflexion sur le lien symbolique et matériel entre nourriture, terre et corps, entre individuel et collectif.
- L’acte final, Egrenage et Caresses pour le Vivant, se focalise sur l’égrenage comme technique mais aussi comme métaphore de la séparation et de l’union, du soin et du respect pour le vivant. Il aboutit à un acte performatif : le sol est caressé, honoré, chaque geste se mue en un acte sacré de communion avec le vivant.
Ensemble, ces trois actes tissent une œuvre performative et transformative, reliant corps, terre et vivant pour une recherche exploratoire du poétique et des communs par l’alimentaire.
© Crédit photo : Alexandra Roudière
A propos de l’artiste :
À la croisée de l’agronomie, de l’anthropologie culinaire, de la performance et du design, le travail d’Alexandra Roudière questionne les pratiques actuelles de l’agriculture et de l’alimentation.
Elle étudie la façon dont les interactions humaines, les gestes et les rituels qui façonnent nos singularités s’incarnent par le biais du comestible.
Elle développe un langage protéiforme et sensible sur l’alimentation comme corps social depuis plus de 15 ans.
A travers des méthodes variées, son travail explore les complexités du territoire en abordant des enjeux publics liés à l’alimentation, l’agriculture, la précarité périurbaine, et à l’occupation des sols.
Son travail sur les corps et les savoir-faire s’ancre dans un temps long, et cherche à élaborer de nouveaux récits décalés et critiques. Il met l’accent sur l’incertitude et la responsabilité collective, sur l’invention de nouvelles pratiques (savoir faire, savoir être, inclusion), et le développement des dispositifs pluriels (performatifs – expérimentaux – participatifs).